On est toujours impressionné par les personnes qui surmontent les coups du sort et épreuves difficiles avec une apparente facilité, en voyant des opportunités dans leur situation difficile et en utilisant les épreuves pour grandir. En effet, on est plus souvent habitué aux personnes qui semblent ne pas parvenir à sortir des crises et tombent même parfois en dépression. Comment expliquer ces différences? Comment la capacité de résistance influence-t-elle l’état des collaborateurs et comment entraîner la résistance des employés?
Les scientifiques ont découvert que la capacité de résilience, c’est-à-dire la résistance psychique, diffère d’une personne à l’autre. Se pose alors la question des facteurs liés à ces différences. Pourquoi certaines personnes voient-elles une crise comme une opportunité alors que d’autres en ressortent détruites? Pourquoi certaines personnes travaillent-elles 60 heures par semaine sans conséquences sur leur santé alors que d’autres atteignent leurs limites en travaillant 40 heures par semaine?
Ces différences s’expliquent par le développement psychique, qui commence dès la petite enfance. Le facteur génétique est également à prendre en compte. Par conséquent, la résilience résulte de l’interaction entre les gènes et l’environnement. Et les capacités de résistance se construiraient jusqu’à la 30e année de vie.
La pleine conscience renforce-t-elle la capacité de résistance des collaborateurs?
Si cette question est autant d’actualité, c’est en raison des changements complexes qui bousculent le monde du travail, comme la numérisation ou la mondialisation, par exemple. L’humain en tant qu’acteur de la société et du monde du travail doit s’adapter à ces changements. Ce qui ne fonctionne pas toujours, comme le prouve l’augmentation des troubles psychiques. A ce stade et selon la recherche sur la résilience, il s’agit de préciser que, dans ce texte, la résilience est définie comme la capacité à s’adapter aux situations et aux défis changeants sans devoir subir de conséquences sur la santé psychique.
Bien que la capacité de résistance se construise sur la base de relations interpersonnelles de confiance pendant l’enfance, les adultes peuvent également l’entraîner en surmontant systématiquement les situations (sociales) et défis correspondants. Pour simplifier, on peut dire que la capacité de résilience apparaît lorsqu’on a compris et constaté que la sécurité sociale, personnelle et matérielle existe. Grâce à ces expériences, nous comprenons que nous pouvons compter sur nos propres forces. Différentes études ont apporté la preuve de la corrélation entre résilience et santé. Ainsi, les collaborateurs résilients souffrent moins souvent de burnout.
Il existe des exercices appropriés faciles à intégrer dans le quotidien professionnel. En voici un aperçu:
Exercices de pleine conscience pour les collaborateurs
Outre l’entraînement ciblé face aux situations sociales, la relaxation aide également à réduire le sentiment de stress et à renforcer la capacité de résistance. Les exercices de conscience orientés sur le corps comptent parmi les techniques préférées pour l’apprentissage de la pleine conscience. De plus, il existe des exercices qu’il est possible d’intégrer rapidement en entreprise:
- Arrêter le multitasking: Les collaborateurs devraient toujours offrir leur entière attention à la tâche qu’ils sont en train d’accomplir. Par exemple, lorsqu’ils sont au téléphone, ils ne devraient pas lire leurs emails en même temps. Pendant les repas, l’attention devrait être sur l’ingestion de nourriture, et non sur un journal ou sur son natel.
- Cultiver le silence: Chaque jour, les collaborateurs devraient chercher consciemment des moments de silence. On peut commencer par 15 minutes par jour. Pendant ce temps, l’attention est portée sur le souffle, qui sert d’intermédiaire entre le monde intérieur et le monde extérieur. Avec cette technique, les collaborateurs deviennent plus calmes. Il est possible d’intégrer cet exercice à une pause, par exemple. Les entreprises progressistes mettent à disposition une salle de repos pour cette pratique.
- Changer de perspective: Un élément important de la pleine conscience est le fait de reconnaître que, si on ne peut pas changer certaines situations, on peut changer son point de vue sur celles-ci. Par conséquent, les collaborateurs peuvent s’entraîner à adopter une attitude positive face à certains soucis.
- Prévoir régulièrement des périodes hors ligne: Des périodes sans médias devraient permettre de retrouver le calme intérieur.
- Vivre dans la gratitude: La gratitude aide à chasser le sentiment d’insatisfaction. Pour cela, il faut citer consciemment des éléments (expériences, réussites, avantages) pour lesquels le collaborateur est reconnaissant. Le sentiment de gratitude doit être ressenti consciemment.
Les résultats de nombreuses recherches montrent que la pratique de la pleine conscience mène à une productivité accrue ainsi qu’à une meilleure concentration et diminue la sensation de charge et de stress. C’est pourquoi il peut être utile pour les entreprises d’intégrer des offres appropriées dans leur gestion de la santé en entreprise. L’avantage est que les exercices de pleine conscience peuvent être intégrés au quotidien facilement et à moindre frais. De plus, l’utilité est considérable, aussi bien pour l’entreprise que les collaborateurs. L’accélération constante du rythme de vie et du monde du travail nécessite véritablement un ralentissement si l’humain en tant qu’employé souhaite pouvoir s’y épanouir.
N’oublions toutefois pas de mentionner les critiques vis-à-vis de la pleine conscience. Une personne qui médite ne devient pas automatiquement une personne solidaire. C’est pourquoi on ne peut pas partir du principe que l’introduction de la méditation dans une entreprise améliorera forcément et immédiatement l’ambiance de travail. Par ailleurs, la capacité d’adaptation seule ne suffit pas à résoudre les problèmes et les crises. Si c’était le cas, l’humain accepterait tous les débordements sans émettre la moindre critique. Cependant, cela irait à l’encontre de l’évolution raisonnable de la société, qui ne peut changer qu’à travers une intervention active. C’est donc la combinaison de la pleine conscience et du dynamisme qui aboutit finalement à plus de bien-être pour les collaborateurs et au développement de l’entreprise.