Evolution de la gestion des talents pour l’entrée dans le monde du travail 4.0 : « La direction doit porter et vivre pleinement la culture de l’entreprise »

mains travaillant sur un ordinateur portable

La quatrième révolution industrielle, l’industrie 4.0, a entraîné un changement du monde du travail et de ses formes de travail, qu’on appelle l’évolution vers le monde du travail 4.0. L’Université de Saint-Gall (HSG) a mené une étude sur le sujet, pour laquelle elle a interrogé 762 responsables GRH sur l’évolution du monde du travail. Nous vous expliquons ce que les résultats de cette étude signifient pour les entreprises et avons interviewé Namics pour savoir comment mettre en pratique cette transformation.

Définition : le monde du travail 4.0, une conséquence de l’industrie 4.0

Le monde du travail 4.0 est étroitement lié au terme industrie 4.0. Après la production mécanique, électrique, puis électronique, c’est au tour de la mise en réseau de systèmes intelligents de marquer le début de la nouvelle révolution industrielle. Deux éléments sont nécessaires pour l’utiliser dans le monde du travail : la transformation numérique et le New Work. Ainsi, le monde du travail devient le monde du travail 4.0, ce qui influe aussi sur la gestion des talents telle que nous la connaissions jusqu’à présent.

équipe jeune et souriante au travail

Nouveau Process Flow grâce à la transformation numérique et au New Work

Si le New Work désigne l’évolution globale des formes de travail en réseaux grâce aux plateformes et aux outils numériques, la transformation numérique se limite, quant à elle, à l’introduction de technologies de la communication et de l’information numériques. En clair, cela signifie la numérisation des processus, des produits, des services ou de modèles commerciaux tout entiers à travers l’utilisation de structures modernes d’IT, qui donne naissance à des formes de travail flexibles indépendantes du lieu de travail. Quant au New Work, il relie ces structures IT en réseaux pour faciliter la collaboration et la communication. Par conséquent, les hiérarchies sont déstructurées et de nouvelles formes de travail ou possibilités de gestion des talents apparaissent, telles que les horaires de travail flexibles, le bureau mobile, le job sharing ou le travail virtuel. La transformation numérique est une étape indispensable au New Work et donc à l’entrée dans le monde du travail 4.0.

On pense que le monde du travail 4.0, c’est la transformation numérique. C’est faux. Les conséquences aussi sont différentes. La culture joue un rôle important dans la mutation du monde du travail.

MICHAEL HILTI, MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION HILTI

Le potentiel du New Work pas encore totalement exploité

Dans le cadre de l’étude réalisée par l’Université de Saint-Gall, les entreprises ont été interrogées sur leur position face au numérique et au New Work. 65% des sondés ont admis n’avoir fait aucun progrès dans le monde du travail 4.0. Pourtant, 69% des entreprises interrogées ont dit avoir évolué en matière de transformation numérique. Les chercheurs en ont donc déduit que l’importance du New Work n’a, en grande partie, pas encore été reconnue et son potentiel reste à être exploité.

 

L’agence de marketing numérique Namics est un précurseur dans le monde du travail 4.0 et la gestion des talents. Dans notre interview, Thomas Renken, Senior Principle Consultant, explique comment Namics gère l’évolution vers le monde du travail 4.0, quel rôle y joue la technologie et ce que ce changement signifie pour la gestion du capital humain.

portrait noir et blanc de Thomas Renken

Senior Principal Consultant chez Namics, Thomas Renken s’occupe de sujets tels que le monde du travail 4.0 et la transformation New Work.

 

Ben Seiler : Dans vos offres d’emploi, on trouve de nombreuses formes de travail flexibles, comme le Home Office ou la rotation de postes. Comment Namics a-t-elle géré le passage à ces nouvelles formes de travail ?

Thomas Renken : C’est grâce à la culture bien particulière de Namics. Celle-ci comprend beaucoup de liberté, de flexibilité et de confiance. Par exemple, j’ai décidé hier de travailler une demi-journée chez moi. Alors j’ai noté Home Office dans mon agenda et j’en ai informé mon équipe. Cette culture a toujours été là en substance, mais elle a évolué avec les années et fait toujours ses preuves aujourd’hui. Nous n’avons pas établi de bilan ou de plan d’action concret pour cette évolution, mais nous avons mis notre culture par écrit dans nos principes éthiques et nos lignes directrices, par exemple. En ce faisant, nous avons créé une base solide pour une collaboration efficace et respectueuse.

Nous n’avons pas établi de plan d’action concret.

Comment une telle culture de gestion de la performance se créée-t-elle ?

Il est important que la direction de l’entreprise porte et vive pleinement cette culture. C’est le cas chez Namics. Les fondateurs de la société avaient déjà cette culture. Et comme tout le monde en fait l’expérience chez Namics, il ne reste personne à convaincre. Ça se sent : du premier entretien d’embauche aux salles de réunion, l’ambiance est détendue et familière au quotidien. Par ailleurs, il faut un environnement adéquat. Ce peut être un lieu de travail flexible, qui varie d’un projet ou d’une collaboration à l’autre. C’est ainsi que sont apparus les ateliers temporaires, où nous développons nos idées créatives avec les clients et préparons notre pitch.

Quelle est la place qu’occupent les nouvelles technologies dans les nouvelles formes de travail de votre entreprise ?

La technologie est un facteur important, mais il ne faut pas se focaliser uniquement sur elle. On a souvent besoin de plus que des outils pour les nouvelles formes de travail, comme la flexibilité des lieux ou des espaces de travail, qui favorise la créativité et le travail d’équipe. L’équilibre vie professionnelle – vie privée y est également étroitement lié. Chez Namics, nous avons l’habitude de trainer ensemble après le travail et de boire un verre. Quand on pense à ce genre de choses en tant qu’employeur, je pense qu’on peut grandement stimuler la créativité et l’engagement et augmenter la productivité, car les collaborateurs sont plus impliqués.

Concernant la gestion du capital humain, vous écrivez dans vos offres d’emploi « ne pas travailler selon les horaires de bureau, mais selon l’horloge interne ». Comment est-ce possible dans les processus de travail quotidiens ?

Bien sûr, il faut pouvoir gérer les défis si chacun travaille selon un modèle différent. Nous travaillons selon un horaire annuel. Il arrive donc que, selon le projet ou le carnet de commandes, nous travaillions beaucoup pendant un mois et beaucoup moins le suivant. Dans ces cas-là, il faut pouvoir travailler ensemble et compter sur la flexibilité mutuelle des collaborateurs. Mon expérience m’a prouvé que cela fonctionne très bien et que l’on trouve toujours une solution, en particulier grâce aux outils technologiques comme les appels vidéo.

Il faut pouvoir gérer les défis si chacun travaille selon un modèle différent.

La transformation dépend-elle aussi de l’humain ?

Il y a certainement des personnes qui n’arrivent pas à gérer une telle flexibilité et une telle liberté. Mais si quelqu’un veut se réaliser chez nous ou faire avancer les choses, il aura cette chance. Cependant, il faut pouvoir prendre des décisions et vouloir prendre les choses en main. Tout le monde n’est pas à l’aise avec cela, surtout lorsque les entreprises n’ont pas de politique de gestion des erreurs et que chaque échec est puni. Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne chez Namics. Nous laissons l’opportunité aux employés d’essayer de nouvelles choses. Si elles échouent, nous cherchons des propositions d’améliorations, non des coupables.


 

Résumé

Si le numérique a fait d’énormes progrès, le potentiel du New Work n’est pas encore entièrement exploité. Afin que les entreprises puissent franchir le pas et entrer dans le monde du travail 4.0, elles ont besoin d’une culture d’entreprise qui favorise les nouvelles formes de travail. Toutefois, une telle culture est très complexe et nécessite à la fois l’engagement des collaborateurs et un environnement de travail adapté Cependant, les entreprises ne doivent pas se reposer sur le fait que le numérique seul suffira à apporter le changement automatiquement. Il faut également l’implication des collaborateurs, qui s’obtient lorsque les nouvelles formes de travail sont intégrées aux processus de travail, ce qui exige, à son tour, beaucoup de flexibilité. Une fois que vous aurez une culture et des

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