9 000 jours

9000 jours

Découvrez régulièrement sur notre blog des articles écrits par des spécialistes et experts du monde des Ressources Humaines. Nous avons à coeur de donner à ces auteurs une totale liberté tant sur le choix des sujets que sur l’angle d’analyse. Découvrez ci-dessous l’article rédigé par Annika Månsson, fondatrice de Happy-At-Work qui propose des services de coaching basés entre autres sur la Psychologie Positive. Retrouvez également ci-dessous de plus amples informations sur l’événement Forum Happy At Work du 14 mai prochain. JobCloud soutient cette belle initiative et est partenaire de cet événement. 

 

Saviez-vous que si vous êtes employé(e) de bureau à plein temps et âgé(e) de quarante ans, vous avez sûrement déjà passé 3 375 jours au travail?

À l’exception du sommeil, aucune autre activité n’occupe autant votre temps. En moyenne, vous passez un tiers de votre vie au travail, soit 9 000 jours. Faites le calcul et vous découvrirez combien de temps il vous reste…

 

Mais quelle est la qualité de ces journées et de ces heures inestimables?

Tout le monde s’accorderait naturellement à dire qu’une aussi longue période doit être mise à profit du mieux possible. Mais l’est-elle réellement?

Examinez les données chiffrées qui suivent et posez-vous la question suivante : « Compte tenu de ma situation professionnelle actuelle, à quelle catégorie appartiens-je ? »

  • Selon Gallup(1), seuls 13% des actifs dans le monde se sentent heureux et passionnément investis dans leur travail. Ils sont un vecteur d’innovation et font progresser l’entreprise.
  • Les autres, soit 87% des actifs, sont soit « non engagés », soit « activement désengagés ». Les employés « non engagés » font principalement « acte de présence » : ils traversent leur journée au bureau tels des somnambules, offrant de leur temps précieux sans énergie ni passion (63% selon Gallup).
  • Les individus « activement désengagés » sont non seulement malheureux au travail, mais occupés à mettre en scène leur malheur, sapant ainsi quotidiennement les réalisations de leurs collègues investis (24%).

Voilà le fruit de mes observations personnelles chaque jour dans le monde du travail. En tant que fondatrice de Happy-At-Work il y a onze ans de cela, j’ai été témoin d’une réalité alarmante : la majorité de mes clients sont démotivés, adeptes de l’état d’esprit que résume l’expression « Vivement vendredi ! », voire complètement englués dans le mode « survie », présentant les caractéristiques émotionnelles, physiques et mentales du surmenage.

Il y a quelques années, Vincent, jeune courtier de trente-cinq ans, sollicita mon aide : il était au bord du précipice. Son « désengagement actif » était nettement prononcé, non seulement au niveau émotionnel (avec les symptômes de la peur, du stress et de l’apathie), mais aussi physiquement. Chaque matin, son corps se rebellait contre son travail sous la forme d’irrépressibles vomissements qui tenaient du réflexe. Et comme il ne sut pas répondre rapidement à ses besoins, il ne tarda pas à s’effondrer et à finir à l’hôpital. L’exemple de Vincent témoigne du fait que le travail – activité à laquelle nous consacrons tant de temps et d’énergie – devrait au minimum ne pas nous rendre malades, et que nous avons l’obligation d’être proactifs dès lors que notre santé physique et émotionnelle est en jeu.

Mais Vincent n’est pas le seul carriériste accompli que le travail rend malade.

Dans un ouvrage judicieux intitulé Dying for a Paycheck, Jeffrey Pfeffer souligne que 61% des employés déclarent que le stress au travail les a rendus malades, tandis que 7% affirment avoir subi une hospitalisation(2).

Craquer physiquement est une conséquence à la fois grave et spectaculaire d’un désengagement, d’une insatisfaction et d’un dysfonctionnement au travail. Pour la plupart des gens, cela sert de signal les invitant à opérer des changements de vie, ce qu’ils traduisent en actes concrets pour développer résilience et rebondir.

Toutefois et heureusement, la majorité des actifs désengagés ne finit pas à l’hôpital et est« seulement » en mode « ennui ».

Il y a plusieurs années j’occupais un poste de directrice du marketing à Évian, où Claudia, une jeune collègue qui travaillait dans l’administration des ventes, avait pour habitude de rayer chaque jour du calendrier avec un marqueur. Lorsque je lui en demandai la raison, elle m’avoua qu’elle s’ennuyait prodigieusement et qu’elle comptait les jours de travail qui la séparaient des vacances. Il lui en restait soixante avant d’entamer ses cinq semaines de congés payés.

« Mais comment vas-tu gérer les quarante-sept autres semaines ? », ai-je alors songé.

Claudia avait à peine trente ans et, comme 87% des actifs, elle sombrait déjà de manière bien trop évidente dans l’ennui et la mentalité du « J’attends la retraite ». Or, en adoptant ce type d’attitude tout au long de la journée pendant des années et des décennies, quel regard allait-elle porter sur sa vie et sa carrière, une fois la cinquantaine atteinte ?

Craquer physiquement est une conséquence à la fois grave et spectaculaire d’un désengagement, d’une insatisfaction et d’un dysfonctionnement au travail. Pour la plupart des gens, cela sert de signal les invitant à opérer des changements de vie.

Annika Månsson

Pour aider mes clients à passer du « mode survie » et du « Vivement vendredi » à la mentalité « mode d’épanouissement » et « Vivement lundi », je leur demande de réfléchir à leur parcours professionnel futur.

 

Quelles sont mes attentes par rapport à ma vie professionnelle? Quel est l’objectif fondamental de mes 9 000 journées au travail?

La plupart des gens, quels que soient l’âge ou l’ancienneté, peinent à répondre à ces questions… Il est logique que les attentes varient selon les individus. Qu’il s’agisse de carrière et de promotion, de sécurité de l’emploi et de confort, de salaire et de primes, d’une vision qui ait du sens, de relations significatives ou d’une raison d’être particulière, je pense que le besoin de s’épanouir constitue le dénominateur commun de chacun de nous.

À la fin de notre vie, nous voulons tous pouvoir regarder en arrière et dire : « Ouah ! Ces 9 000 jours ont été formidables ! » Pas tous, bien sûr, mais la plupart. Nous voudrons tous savoir que nous avons vécu une vie saine et heureuse, que les années se sont écoulées dans la qualité et la joie, et non dans le désengagement, l’ennui et l’épuisement.

 

Que puis-je faire pour accroître mon bonheur au travail?

Voici les cinq ingrédients essentiels que je propose pour éviter d’être malheureux et favoriser l’épanouissement :

1. Se connaître soi-même

Définissez votre « quoi » et votre « pourquoi ». Acquérir une bonne connaissance de soi permet de naviguer plus facilement et de prendre des décisions plus éclairées. Savoir quels sont vos talents, vos atouts et ce qui vous motive, et clarifier vos attentes professionnelles sont des éléments indispensables.

2. Se concentrer sur les progrès positifs réalisés quotidiennement

Ne vous perdez pas dans vos listes de tâches à accomplir, vos plans d’action et les activités que vous n’avez pas terminées. Au lieu de cela, focalisez-vous sur ce que vous avez réalisé, même si vos progrès sont modestes. En privilégiant la gratitude et les résultats positifs, vous connaîtrez le bonheur au quotidien.

3. Tisser de belles relations

Les relations harmonieuses avec des personnes qui nous soutiennent ont un effet positif sur la santé et le bonheur.

4. Avoir une raison d’être

Pouvoir faire une différence au travail et constater l’impact de nos efforts est une source indéniable de bonheur. Un travail qui a du sens est un puits majeur d’émotions positives.

5. Cultiver la résilience

Dans l’environnement en constante évolution qui est le nôtre aujourd’hui, le défi consiste à conserver ancrage et résilience, et à savoir gérer le stress et les émotions.

 

Nous avons tous, à un moment ou un autre de notre vie, des difficultés à connaître l’épanouissement au travail. Mais le bonheur au travail n’est pas un luxe, c’est essentiel, compte tenu du nombre d’heures, de jours et d’années que nous consacrons à notre profession.

Qui est responsable du bonheur au travail et quels sont les rôles et responsabilités des entreprises, des managers, des RH, des employés…? Comment cultiver le bien-être au travail au quotidien? Ces questions et bien d’autres seront abordées et discutées lors du prochain FORUM HAPPY AT WORK le 14 mai à Genève. Venez interagir avec des dirigeants de PICTET, SIG, CHUV!

 

Depuis 2005, Annika Månsson exerce en tant que consultante, coach et formatrice en Suisse et à l’international dans des domaines multiples : leadership, communica­tion interpersonnelle et interculturelle, cohésion et performance d’équipe, intelli­gence émotionnelle, transition de carrière… Happy at Work propose des services de coaching & training basés entre autres sur la Psychologie Positive et sur des concepts scandinaves s’appuyant sur l’importance de l’engagement au travail, tant pour les entreprises que pour les individus.

 

 

Notes :
(1) https://news.gallup.com/poll/165269/worldwide-employees-engaged-work.aspx
(2) Jeff Pfeffer, Dying for a paycheck, Harper Collins, 2018
Psychology Today, 23 Avril 2014
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